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 An imaux

Pour que les animaux puissent réagir à une musique, il faut d’abord qu’ils l’entendent. Etudions donc l’audition des animaux.

 

Tous les animaux entendent, mais pas de la même manière: ils n’ont pas tous des oreilles, cependant tous perçoivent les vibrations sonores.

Chez les insectes par exemple, les ondes peuvent être perçues grâce aux antennes (c'est le cas des abeilles notamment), aux pattes, à l’abdomen… Effectivement, les cellules sensorielles des insectes sont reliées à une membrane vibrante (“tympan”) qui peut se situer à differents endroits. Seuls les vertébrés ont des oreilles, même si leur structure varie d’espèce en espèce. Nos oreilles ont un aspect différent de celles des chiens ou des ours, d’ailleurs, cet aspect varie à l’intérieur même d’une espèce, comme on peut le constater sur l'illustration ci-dessous:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les poissons, eux, possèdent seulement une oreille interne qui perçoit directement les ondes sonores (qui traversent la peau, les arêtes, les muscles…). Mais la structure ne modifie pas le mode de fonctionnement: tous possèdent un organe sensoriel, l’oreille interne, plus, chez les tétrapodes, une oreille moyenne et externe.

Pour compléter, le rôle d’une oreille, en général, est de transmettre les ondes du milieu aérien au milieu liquide (dans lequel baigne l’oreille interne). Cette transmission s’effectue grâce à une série de petits osselets en contact avec le tympan et l’oreille interne. Ces osselets sont différents eux aussi selon les espèces: pour le poisson, ils proviennent de la transformation d’os de la machoire. Les reptiles et oiseaux ne possèdent qu’un osselet, les amphibiens deux, tandis que les mamifères en ont trois : le marteau l’enclume et l’étrier. L’oreille externe - dont le pavillon n’existe que chez les mammifères- dirige les ondes sonores vers le tympan.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Ainsi, tous les animaux entendent, oreille ou non. Mais ils n’entendent pas tous également, ni les mêmes fréquences sonores. En effet, les animaux perçoivent en général beaucoup plus de sons, graves ou aigüs, que nous, certains ont même développé des mécanismes d’audition exceptionnels!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi, les animaux sont beaucoup plus sensibles aux sons (et donc à la musique) que nous, car ils en perçoivent plus.

Mais les animaux se concentrent surtout sur le rythme d’une musique: en effet leur fréquence cardiaque se cale sur le rythme de la musique écoutée - un phénomène démontré par le professeur en psychologie et zoologie, M.Snowdon, de l’Université du Wisconsin-Madison. D’ailleurs, ce phénomène s’observe aussi chez l’homme mais en proportions moins grandes, celui-ci étant habitué à écouter de la musique, tandis que les animaux portent une oreille innocente vers elle, sans émotions particulières attachées à celle-ci. C’est pour cela que les effets sont d’autant plus concluants chez eux. Donc pour reprendre, les musiques comme le hard rock aux rythmes forts, rapides, et aux temps réguliers accélèrent la fréquence cardiaque des animaux et provoquent une impression de danger. L’animal se sent menacé et en devient agressif (les chiens aboieront). De plus, les fréquences basses (donc les notes graves) présentes dans les morceaux de rock, métal… procurent de l’hostilité et de la combativité. Au contraire, les fréquences hautes (donc les notes aigües) notamment présentes dans les pièces classiques auront tendance à calmer un animal, à le rendre serein et tranquille. (cf notre Expérience "Animaux")

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ainsi, il n’est pas rare que les cliniques vétérinaires diffusent de la musique dans leur salle d’attente. Celle-ci est un lieu stressant pour les animaux: ils sont dans un endroit inconnu, ou associé à de la douleur (vaccinations, chirurgies etc), avec des animaux et humains qu’ils ne connaissent pas… Il faut donc calmer tous ces animaux appeurés! La musique permet de tranquilliser l’animal et facilite ainsi le dialogue, la concentration et permet de travailler dans de meilleures conditions : plus confortables et moins dangereuses.

 

En plus de tranquilliser les animaux, la musique peut être utilisée pour améliorer la production des animaux de la ferme. Il a été prouvé par une équipe de psychologues (Université de Leicester) que faire écouter de la musique classique (ici du Beethoven) à des vaches augmente la production de lait quotidienne de 8%, les soulageant du stress ressenti par l’enfermement dans une étable..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En conclusion, les animaux, sont donc, comme les humains, sensibles à la musique. On peut effectuer de la musicothérapie sur les animaux aussi: certains animaux stressés ou déprimés peuvent retrouver leur gaieté en écoutant de la musique: il faut donc les soumettre à des hautes fréquences, leur permettant de se calmer et de revenir en confiance. Ainsi, de la musique calme, douce et aigüe comme le classique permet de tranquiliser les animaux et par conséquent, d’augmenter leur production, tandis que la musique aux rythmes réguliers, à forte intenisté et à basse hauteur comme le rock, auront tendance à appeurer les animaux et à les stresser, à les mener à des comportements agressifs. En revanche, les musiques comme le pop ou le country, ne produisent absolument aucun effet sur eux.

 

 

 

Pour aller plus loin, on découvre que la question des effets de la musique sur les animaux est abordée depuis longtemps. En effet, en 1803, Joseph Louis Roger, médecin de l'Université de Montpellier,  publie son ouvrage (augmenté de notes par Etienne Sainte Marie) "Traité des effets de la musique sur le corps humain"

Dans le Chapitre 3 de la Partie 2 de cet ouvrage: Influence de la musique sur le corps animé, l’auteur décrit les effets de la musique en citant des cas particuliers de toutes sortes d’animaux (qui, exempts de préjugés, suivent leur instinct, et ont une sensibilité naturelle). A chaque anecdote est cité un auteur ou scientifique célèbre (Aristote, Pline, Pythagore, De la Croix, Francis Bacon…), pour appuyer ses arguments. Ainsi, déjà au XIXe siècle, les effets de la musique étaient repérés sur les animaux. Voici des extraits de l'ouvrage:

 

"Ceux qui apprennent à chanter aux petits oiseaux, aux rossignols, aux pies, aux calendres, ont du remarquer avec quel plaisir ces animaux reçoivent l'instruction qu'on leur donne. Kau-Boerhaave décrit cet exercice d'une manière très précise."

"Ce qu'on rapporte d'un certain animal, appelé le paresseux, est encore plus admirable. Sans avoir jamais eu de maître à chanter, il a une connoissance naturelle et, pour ainsi dire, innée des premiers éléments de la musique. Perché sur les plus hautes branches, il fait entendre pendant la nuit, son chant plaintif, qui consiste à répéter les sept tons de notre système musical (ut, ré, mi...)"

"Pythagore raporte qu'il a calmé des loups avec les accords de la flûte." 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cependant, l’auteur ne présente ici que des arguments “d’autorité”, qui n’ont donc aucune valeur d’un point de vue scientifique. De plus, il se contente de citer des observations, et n'explique en aucun cas leur fonctionement. M. Roger croit effectivement qu'il existe un lien inné entre la musique et l'animal, un lien naturel et instinctif. C'est pourquoi nos recherches actuelles ont un intérêt et apportent une information supplémentaire sur le sujet:  en effet, nos expériences nous ont permis de découvrir la raison du comportement des animaux face à la musique: le rythme et la hauteur de celle-ci.

Nos recherches permettent donc de compléter les observations de l'auteur et de confirmer ou non des hypothèses d'il y a deux siècles!

 

"Je m'intéresse à la manière dont la musique affecte les animaux, et à l'évolution de celle-ci"

Système auditif du Chien

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