
Quels sont les effets de la musique sur les êtres vivants?

« La musique, c'est le bruit qui pense. »
Victor Hugo

Hommes

Avant d'étudier de plus près les effets de la musique sur l'Homme, attardons-nous sur la manière dont il les entend.
Comment perçoit-il les sons ?
On sait tous que l’Homme entend grâce à ses oreilles. Mais quel rôle jouent-elles exactement ?
L’oreille va transformer l’énergie mécanique d’un son en énergie électrique, on appelle cela la transduction. Enfin, une fois que le son se retrouve sous la forme d’impulsions électriques, elles peuvent arriver au cerveau grâce aux terminaisons nerveuses. C’est là qu’elles sont élaborées, permettant la perception du son.
Il faut savoir que l’appareil auditif est divisé en trois sections :
l’oreille externe, l’oreille moyenne et l’oreille interne.
L’oreille externe

Composée du pavillon et du conduit auditif externe, son rôle est de capter, d’amplifier et de focaliser les sons vers l’oreille moyenne.
L'oreille moyenne

Le conduit auditif se termine sur une membrane, le tympan, qui vibre en accord avec le son qui est parvenu à l'oreille. De l'autre côté du tympan, se trouvent trois osselets: le marteau, l'enclume et l'étrier. Ils ont pour fonction d'amplifier la vibration du tympan pour la retransmettre à la cochlée.
L'oreille interne

L’oreille interne comporte les organes de l'équilibre, le vestibule, et de l'audition, la cochlée. C’est elle qui va transformer le son en impulsion électrique. Celle-ci se présente sous la forme d'un limaçon. Elle est remplie d'un liquide et présente de petits cils, appelés cellules ciliées, connectés aux fibres nerveuses à l'origine du nerf auditif.
Il faut savoir que l’organe auditif, est l’organe de Corti. Il est situé dans le canal cochléaire, donc dans l’oreille interne. L'organe de Corti s'étend tout le long de la cochlée et contient des milliers de cellules sensorielles ciliées (24 000 par oreille) reliées à des fibres nerveuses provenant du nerf auditif. Les sons détectés par l'oreille interne sont transmis au cerveau sous la forme d'impulsions nerveuses. L'intensité du son perçu est en fonction de la vitesse de répétition des impulsions, alors que sa fréquence implique l'identification des fibres nerveuses qui transmettent les impulsions.
Et dans le cerveau, comme ça se passe ?
C’est grâce au cortex auditif, qui occupe la partie supérieure du lobe temporal que nous entendons. Il analyse les informations auditives, les informations extraites des sons. Il est découpé en plusieurs aires, (les zones du cerveau sont parfois découpées en aires, découpage qui peut être juste anatomique ou fonctionnel) en une aire primaire, et une secondaire. Chacune de ces aires traite des sons particuliers. En effet, l’aire auditive primaire A1 répond aux stimulations des deux oreilles mais est spécialisée dans le traitement des sons élémentaires. Ce cortex nous permet de distinguer et mémoriser les différentes fréquences sonores (son grave ou aigü), mais aussi de connaître l’intensité du son (fort ou faible), sa durée et son timbre.
L’aire secondaire A2 est une aire dite associative. Les parties du cerveau associatives sont des régions du cerveau impliquées dans les traitements complexes de l’information. A l’inverse des régions primaires (sensorielle ou motrice), elles sont impliquées dans les processus cognitifs comme l’intégration multisensorielle (association d’un signal visuel à un signal auditif). Dans cette aire secondaire, il y a plusieurs régions appelées aires de la ceinture. L’une d’entre elles, l’aire de Wernicke est le centre de la compréhension du langage. L’autre, est impliquée dans le traitement de la musique, la tonalité ou encore la reconnaissance de la voix.

Maintenant que la perception du son chez l'Homme est plus clair, passons donc aux effets que la musique produit sur notre corps.
Tout d'abord, la musique est, principalement, une source de plaisir.
Pourquoi écoute-t-on autant de musique et dépense-t-on autant d’argent pour écouter de la musique ? Une possibilité de réponse c’est que la musique provoque un plaisir, c’est agréable. On écoute de la musique en raison des émotions qu’elle provoque chez nous. Cette hypothèse est confirmée par différentes études, dont une faite à l’université Mc Gill publié par Valérie Salimpoor en 2013.
Lors de cette étude, ils ont installé des gens dans un scanner et ils leur ont fait écouter des musiques qu’ils ne connaissaient pas. Et ils leur ont demandé si ils étaient prêt à acheter la musique que l’on venait de leur présenter.
Ce que l’on voit ici sont des coupes de cerveaux. A savoir que plus nous allons vers le orange/rouge plus les zones du cerveau sont activées. Donc ici quand on fait une soustraction des musiques que les gens étaient prêt à acheter, de celles qui ont été délaissées, ce qu’on observe c’est une activation significative dans les zones du cerveau qui sont associées au plaisir.
Mieux encore, en plus de demander aux gens si ils étaient prêt à acheter la musique ou non, ils leur ont demandé combien d’argent ils étaient prêt à dépenser pour acheter cette musique. Les montants allaient de 0 à 2$. Et plus les gens étaient prêts à investir pour acheter la musique, plus l’activation des zones du plaisir était élevée. Donc il semble que la musique c’est effectivement un bon élément pour susciter du plaisir.
Ces zones du plaisir sont également activées lorsque nous mangeons du chocolat ou par une prise de drogue.
Le saviez vous ?
La musique est une expérience agréable, il arrive cependant que ce soit une expérience désagréable. En effet, la musique a déjà été utilisé dans les prisons ou camps de concentration pour torturer les prisonniers, pour leurs faire dire des informations. Des régions du cerveau, par exemple l’amygdale, jouent un rôle clé dans la perception des émotions négatives évoquées par la musique.
Une action sur nos cellules
Les sons ne seraient pas seulement responsables de faits à l'echelle macroscopique, mais aussi à une échelle microscopique, et plus particulièrement au niveau de nos cellules. En effet, des chercheurs américains du Jet Propulsion Laboratory de Pasadena ont constaté qu’en envoyant des ultrasons très puissants dans une boule de verre remplie d’eau, on voyait se former de minuscules bulles émettant des éclairs bleuâtres. Ce phénomène appelé “sonoluminescence” est bien la preuve que les sons ont une action physique sur la matière. Ainsi, même si notre oreille ne perçoit, en apparence, que les fréquences “moyennes” (1000 - 4 000 Hz), la première influence de la musique s’exerce sur tout notre corps. En réalité, notre organisme est un véritable orchestre à lui tout seul : battements du coeur, rythme cérébral, respiration des poumons, vitesse de circulation du sang, vibration des cellules, pulsations du système nerveux… Si les rythmes et les fréquences extérieurs sont trop rapides, trop agressifs, les interprètes de notre orchestre intérieur sont perturbés. Ils essaient alors de s’adapter en “suivant le mouvement” du coup le stress et la tension montent. A l’inverse, si la musique entre en correspondance avec nos rythmes biologiques, l’harmonie règne.
(ici visible ce qu'est la sonoluminescence dans différents milieux)
Musique, anti-stress
De plus, la musique a bien d’autres actions bénéfiques sur notre corps. En effet, elle aide à la réduction du stress en baissant notre taux de cortisol, une hormone sécrétée par le cortex de la glande surrénale qui est responsable du stress.
Et ça ne s’arrête pas la, plusieurs études scientifiques le révèlent, certaines musiques peuvent améliorer nos performances sportives, réduire la douleur, ou encore aider à la concentration.
Amélioration des performances sportives
La musique diminue les sensations de malaise qui découlent de l’activité physique, elle augmente la tolérance à l’effort, elle aide à la concentration et à la préparation mentale.
Dans une étude menée à l’université de Brunel en Angleterre, sur 20 hommes de 20 ans courant le 400 mètres au sprint, des chercheurs ont mis en évidence l'action bénéfique de la musique sur les performances des coureurs (amateurs). Les résultats sont sensiblement les mêmes que la musique soit répétitive et dans le même rythme que celui de l’effort, ou non. Dans le contexte d’efforts de longue durée, d’autres études viennent étayer cette même hypothèse que la musique améliore les performances.
Une étude menée par la Trent University de Nottingham en Angleterre montre les effets positifs d’une musique rapide sur l’activité sportive. Lors d’un effort intensif, le sportif est capable de fournir plus d’effort s’il écoute de la musique rapide.
L’expérience fut menée sur 24 candidats, hommes et femmes, soumis à un test d’effort sur bicyclette dans des séances comportant de la musique lente, de la musique rapide, un changement de musique lente à rapide et rapide à lente. Dans les deux dernières conditions, le rythme musical est changé lorsque les participants atteignent 70% de leur fréquence cardiaque de réserve. Les candidats doivent fournir un travail de plus en plus conséquent jusqu'à épuisement. Les résultats montrent une capacité nettement plus élevée en terme de charge de travail dans les conditions d’une musique lente à rapide, ainsi qu’une meilleure efficacité de ce travail (le sportif est capable de fournir plus de travail pour une même fréquence cardiaque).
Les chercheurs émettent l’hypothèse que la musique rapide détourne l’attention de la fatigue occasionnée par l’exercice. Plus le sportif est « distrait » par la musique, moins il sentira la fatigue et plus il sera capable de fournir des efforts.
Une autre étude réalisée aux Etats Unis en 1996 par le professeur Mills montre qu’écouter une musique au rythme élevé améliore les capacités physiques. Mills réalisa l’étude sur un groupe de 500 collégiens effectuant différents types d’exercices avec et sans musique. L’expérience montre une amélioration des capacités physiques pour le groupe travaillant en musique et plus particulièrement en musique au tempo élevé.
La musique améliore les capacités psychomotrices (agilité, coordination, mobilité) et réduit la sensation de fatigue.
Dans une expérience menée au Japon sur un groupe de 16 femmes âgées de 43 à 57 ans pratiquant le “step” des chercheurs Japonais ont relevé des effets positifs de la musique sur la forme, la fatigue et la coordination des mouvements. Les sujets soumis à de la musique ou à des chansons traditionnelles japonaises disent ressentir nettement moins de fatigue que lorsque l’exercice est pratiqué sans musique. Par ailleurs, en musique, les personnes testées montrent plus de vigueur et une meilleure coordination des mouvements.
Pour voir les résultats de notre expérience sur les Humains, cliquez ici.


